Global Africa https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica <p><em><span style="font-weight: 400;">Global Africa</span></em><span style="font-weight: 400;"> est une revue panafricaine, internationale, dédiée à l’expression, la diffusion et la valorisation d’une recherche d’excellence en sciences humaines et sociales sur le continent africain et sa diaspora. Elle accueille des réflexions sur les enjeux globaux et leurs défis appréhendés à partir de l’Afrique et de ses diasporas pour montrer comment les transformations du monde se jouent depuis le continent. Portée par </span><a href="http://www.ugb.edu.sn/"><span style="font-weight: 400;">l’Université Gaston Berger de Saint-Louis</span></a><span style="font-weight: 400;"> à travers son </span><a href="http://www.laspad.org/"><span style="font-weight: 400;">Laboratoire d’Analyse des Sociétés et Pouvoirs/Afrique-diaspora</span></a><span style="font-weight: 400;"> (LASPAD) en partenariat avec un consortium de treize institutions de recherche panafricaines, africaines et européennes, la revue a pour objectif de contribuer aux débats actuels, dans et hors de la sphère académique, dans lesquels les problématiques africaines croisent les enjeux globaux. Elle s’intéresse particulièrement aux transitions en cours et celles à venir, qu’elles soient économiques, énergétiques, démographiques, numériques, sanitaires, écologiques, technologiques, urbaines, à partir d’approches pluri/interdisciplinaires. </span></p> <p> </p> <p><strong>Mission</strong></p> <p><span style="font-weight: 400;">La revue </span><em><span style="font-weight: 400;">Global Africa</span></em><span style="font-weight: 400;"> se propose de tenir un agenda intellectuel centré autour de l’actualité et des futurs du continent, c’est-à-dire de penser un continent pris dans la mondialisation, un espace saisi dans son rapport au monde. Elle compte, de ce fait, fournir une tribune exigeante et innovante aux voix des chercheurs africains pour décrire et penser les trajectoires, les tensions qui se repèrent dans l’enchevêtrement des enjeux locaux, nationaux, communautaires et transnationaux. La revue se donne par ailleurs pour ambition de susciter une réflexivité critique permettant de renforcer les fondements épistémologiques, théoriques, méthodologiques et déontologiques de la recherche africaine / africaniste. </span><em><span style="font-weight: 400;">Global Africa</span></em><span style="font-weight: 400;"> souhaite ainsi engager des discussions soutenues sur les conditions d’une pensée véritablement libre sur le continent et dans le monde, sur les visées émancipatrices et les valeurs dans la production des sciences humaines et sociales. Avec comme finalité, d’accroitre la contribution de la recherche et des publications de l’Afrique dans la production scientifique mondiale.</span></p> <p><em><span style="font-weight: 400;">Global Africa </span></em><span style="font-weight: 400;">se veut l’écho des nouvelles voix de la recherche africaine d’excellence en sciences humaines et sociales. Son objectif est d’accroitre significativement la contribution africaine dans la création scientifique mondiale, et de susciter une réflexivité critique permettant de renforcer les fondements épistémologiques, théoriques, méthodologiques et déontologiques de la recherche en SHS. Pour ce, la revue accompagne notamment les jeunes chercheur·e·s à travers divers mécanismes : la diffusion de leur recherche dans les quatre langues les plus parlées du continent (anglais, arabe, français, swahili), la co-publication, un processus éditorial engagé à inclure plus qu’à exclure, tout en maintenant la qualité des productions</span><strong>, </strong><span style="font-weight: 400;">des actions de formation et de renforcement des capacités.</span></p> fr-FR <div class="panel panel-default copyright"> <div class="panel-body"><a href="https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/" rel="license"><img src="https://i.creativecommons.org/l/by/4.0/88x31.png" alt="Creative Commons License" /></a> <p>This work is licensed under a <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/" rel="license">Creative Commons Attribution 4.0 International License</a>.</p> <p>Authors contributing to<em> Global Africa</em> retain the copyright of their article and at the same time agree to publish their articles under the terms of the Creative Commons CC-BY 4.0 License (<a href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/" target="_blank" rel="noopener">http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/</a>) allowing third parties to copy and redistribute the material in any medium or format, and to remix, transform, and build upon the material, for any purpose, even commercially, under the condition that <span style="text-decoration: underline;">appropriate credit</span> is given, that a link to the license is provided, and that you <span style="text-decoration: underline;">indicate if changes were made</span>.</p> </div> </div> [email protected] (Mame Penda Ba) [email protected] (Babacar Diop) Fri, 16 Dec 2022 00:00:00 +0000 OJS 3.3.0.13 http://blogs.law.harvard.edu/tech/rss 60 Préserver la vie biologique contre la société ? Analyse des mesures de prévention contre le Covid-19 à Conakry (République de Guinée) https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/30 <p>Le 12 mars 2020, le premier cas positif du Covid-19 est déclaré à Conakry (capitale de la République de Guinée). La pandémie est survenue dans un contexte socio-politique particulier. Les mesures sanitaires ont été décriées par une grande partie de la population. Par ailleurs, aux premières heures de la pandémie, plusieurs personnes considéraient le Covid-19 comme une maladie ne touchant qu’une catégorie de personnes (voyageurs à l’international et élites), croyant que leur situation socio-économique leur permettra d’éviter la contamination. Cependant, nous observons à l’heure actuelle une contamination généralisée dans toutes les couches de la population. Les études de séroprévalence indiquent un taux de contamination de 60% (Soumah et al, 2022). À partir d’un travail ethnographique, je décris les conditions mais aussi les représentations associées à la contamination. J’analyse également la gestion des séquelles du Covid-19 ou du Covid long, relativement méconnu dans la société guinéenne. Le recours aux soins des acteurs diffère en fonction de leurs capacités financières et leur niveau d’étude mais aussi de leur statut au sein des réseaux locaux dont ils font partie.</p> Gassim Sylla (c) Tous droits réservés Gassim Sylla 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/30 Fri, 16 Dec 2022 00:00:00 +0000 Covid-19, réponse institutionnelle et rôle du climat Étude comparative entre la Côte d’Ivoire et les autres pays d’Afrique de l’Ouest https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/66 <p>Ce texte propose une analyse de la réponse institutionnelle de la Côte d’Ivoire sur la diffusion de la Covid-19 et explore les pistes qui échappent au contrôle politique, spécialement les incidences des variations saisonnières en comparant le cas ivoirien à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Ce point de vue permet de déconstruire les illusions d’optique sur l’expansion de la Covid-19 en Afrique et suggère une lecture de la place de l’Afrique dans les imaginaires, y compris scientifiques. Le propos s’inscrit notamment dans une logique proche des travaux de science politique qui portent une attention particulière aux trajectoires politique nationales, en lien avec les réponses institutionnelles à la Covid-19. En sous-titre de son ouvrage, l’historien politologue américain Peter Baldwin (2021) pose la question qui traverse notre contribution : « Pourquoi la lutte contre le coronavirus a-t-elle été si différente dans le monde ? » Notre problématique, qui se fonde sur une approche multifactorielle au sens large, tente d’affiner les facteurs trop englobants, en remettant</p> <p>chacun des facteurs empiriques dans un contexte national, voire local dans le cas de la Côte d’Ivoire. La fermeture du district d’Abidjan (capitale de la Côte d’Ivoire) décidée par les autorités ivoiriennes, du 26 mars au 15 juillet 2020, a, par exemple, constitué un événement majeur dans la réponse de ce pays à la pandémie de la Covid-19. Les résultats de nos recherches transdisciplinaires (en science politique, sociologie, climatologie, météorologie, physique de l’atmosphère et océanographie) ont été présentés en mars 2022 à Yamoussoukro lors du colloque international West African Consortium for Clinical Research on Epidemics Pathogens (WAC-CREP, 2022).</p> Fred Éboko, Ibrahima Khalil Kanté, Arona Diedhiou (c) Tous droits réservés 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/66 Fri, 16 Dec 2022 00:00:00 +0000 Le chaos de la mort à l’ère de l’anthropocène. Étude comportementale face à la Covid-19 à Médenine (sud-est de la Tunisie) https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/79 <p>Au moment de la panique causée par la Covid-19, nous nous remémorons l’article de Norman Lewis intitulé « Jouer à blâmer la Covid-19 3 pourrait détruire la confiance dans la science » (2021). Nous pourrions aussi nous réclamer de l’historienne Judith Rainhorn pour son propos sur l’adaptation de notre monde aux « poisons légaux ». N’oublions pas non plus le dossier de Sciences Humaines, 2022 intitulé « Planète menacée, esprits troublés », qui conclut que « les communautés humaines feignent d’ignorer les menaces auxquelles elles s’exposent et les dangers qu’elles encourent ». Ces écrits se font écho alors que nous mesurons l’ampleur des dégâts infligés au « mur de certitudes que nous ont offert la bienheureuse mondialisation et la modernité à outrance, mais que la pandémie de la Corona a fait s’écrouler, nous prouvant ainsi que les prophéties ne se sont pas réalisées et que la chute, la ruine et le chaos sont désormais des possibles avec lesquels il convient de composer, au sein d’un réel dur et douloureux, où l’attente constitue le seul horizon et où la lassitude est l’unique perspective » (Al-ɛAṭrī, 2022). L’annonce du premier cas officiel de Covid-19 date du 7 janvier 2020 en Chine, dans la ville de Wuhan (Anonyme, 2020a). Par la suite, la pandémie se répand de plus en plus vite, touchant plus de 159 États à travers le monde 4 et poussant ceux de l’Union africaine (UA) à instaurer des mesures sanitaires draconiennes, probablement inspirées par des décennies de lutte contre les épidémies d’Ébola, notamment en Afrique de l’Ouest. Les spécialistes de la santé ont alors estimé que la solution la plus adéquate pour l’Afrique était vraisemblablement le confinement sanitaire total (Boutaleb, 2020).</p> Mohamed Fares (c) Tous droits réservés 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/79 Fri, 16 Dec 2022 00:00:00 +0000 Les acteurs économiques des marchés de la capitale du Burkina Faso à l’épreuve de la Covid-19 : discours et pratiques face aux mesures barrières https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/67 <p>À partir de matériaux recueillis selon une m thode mixte, cet article se propose d’analyser les connaissances et les pratiques de prévention concernant la Covid-19 chez les commerçants de Ouagadougou. Leurs discours reposent sur une conception qui, en se focalisant sur les malades médiatisés (issus des classes aisées ou censés l’être), renforce l’idée d’une pathologie des « riches », d’une « maladie de la neige », « du froid », et de la « climatisation ». La Covid-19 est perçue alors comme une maladie de l’Occident, avec son climat froid, ses riches, dont les équivalents au Burkina Faso sont les « fonctionnaires » et les hommes d’affaires qui ont une situation économique favorable et utilisent au quotidien la climatisation. La reconfiguration des rapports de citoyenneté va mettre en vis-à-vis deux types de citoyens : d’un côté, les agents de l’État agissant comme des acteurs dominants, des prédateurs de ressources, voire des représentants locaux de l’Occident et, de l’autre côté, les laissés-pour-compte, les dominés qui subissent les mesures préconisées par les dominants. Cette construction du risque lié à la Covid-19 entraînera une banalisation de la pathologie dans les marchés, puis la contestation des mesures de protection. Les manifestations contre les fermetures des marchés, des lieux de culte et des frontières terrestres sont une forme de dénonciation de la passivité de l’État dominé par l’Occident. Celle-ci traduit une méfiance, une défiance alimentée par les rapports d’inégalité de pouvoir entre le Nord et le Sud autour de la santé globale.</p> George Rouamba, Zakaria Soré, Yacouba Tengueri, Claudine Valérie B. Rouamba-Ouedraogo (c) Tous droits réservés 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/67 Fri, 16 Dec 2022 00:00:00 +0000 Gouvernance de la crise sanitaire et exposition au risque de pandémie de Covid-19 en République démocratique du Congo https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/68 <p>Cet article examine la gouvernance de la crise sanitaire de la Covid-19 en 2020 en République démocratique du Congo en lien avec l’exposition au risque de contamination des populations pauvres, et propose d’en analyser les aspects nécropolitiques. En restreignant les libertés d’action et de circulation des citoyens dont le mode de survie au quotidien dépend de telles libertés, les mesures de prévention du risque pandémique pendant la période d’état d’urgence ont eu l’effet inverse de celui escompté, exposant des centaines de milliers d’entre eux à de nouveaux risques. Bien plus, la gouvernance au quotidien de la pandémie a été parfois défaillante et chaotique, contribuant ainsi à la généralisation du déni du risque de pandémie. Les réactions de résistance des citoyens face aux mesures de restrictions interdisant leurs activités quotidiennes de survie ont favorisé l’apparition de risques « concurrents » et engendré de nouvelles vulnérabilités, aggravant les risques « familiers » préexistants. Ce paradoxe dramatique est interprété ici comme la conséquence d’une gouvernance nécropolitique autoritaire.</p> Sylvie Ayimpam, Jacky Bouju (c) Tous droits réservés 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/68 Fri, 16 Dec 2022 00:00:00 +0000 Épidémies guinéennes : des politiques infectieuses aux ontologies virales https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/70 <p>Cet article analyse l’application des modèles de ripostes épidémiques sur le territoire guinéen lors de la survenue de l’épidémie de Covid-19 et interroge les décalages souvent visibles entre ces modèles et les pratiques réelles de prise en charge et de gestion épidémique observées. Il analyse dans une première partie la manière dont les mesures barrières se heurtent aux « normes pratiques » (Olivier de Sardan, 2010) des soignants dans les centres de santé. Il vise à sortir de la compréhension classique des systèmes de santé guinéens – et plus largement africains – comme « dysfonctionnels » (Jaffré et Olivier de Sardan, 2003) et de l’interprétation du non-respect des mesures de protection par les soignants et les populations comme relevant de « résistances » ou « réticences » (Somparé 2020). Pour ce faire, il propose dans une seconde partie d’explorer le potentiel de l’approche ontologique pour comprendre les processus de traduction, d’adaptation et d’appropriation à l’œuvre dans l’application des modèles de gestion par les soignants et les populations. Il examine dans une troisième partie comment les patients gèrent le risque épidémique au sein du Centre de traitement épidémique (CT-Epi) par la mobilisation de tactiques et de répertoires ontologiques divers permettant de négocier avec l’invisible viral. L’enjeu est ainsi de mobiliser l’approche ontologique afin de revisiter les théories issues de l’anthropologie africaniste et de proposer de nouveaux axes d’analyse des contextes africains, notamment celui de la Covid-19 en Guinée.</p> Fanny Attas (c) Tous droits réservés 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/70 Fri, 16 Dec 2022 00:00:00 +0000 Donner vie au virus et faire vivre la viralité https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/65 <p>À la fin de l’année 2019, le nouveau coronavirus (SarsCov-2) s’est rapidement propagé, mettant en exergue la densité planétaire des réseaux de mobilité humaine et informationnelle. Il s’est « associé » (Latour, 2020) de manière très différente, selon les pays, quartiers ou foyers, à des dispositifs de détection, de prise en charge et de contrôle, mais aussi à des marchés du travail et de denrées « essentiels », ou à des relations, formelles ou familiales, d’échange, d’obligation et de care. Le virus est, d’un point de vue biologique, une entité liminaire et relationnelle, viable, mais non vivante hors des cellules d’un autre organisme.</p> Frédéric Le Marcis, Noémi Tousignant, Josiane Carine TANTCHOU (c) Tous droits réservés 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/65 Fri, 23 Dec 2022 00:00:00 +0000 Décoloniser la santé mondiale https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/72 <p>Le rêve pour l’Afrique, c’est venu quand j’ai été impliqué dans la lutte contre le paludisme, quand j’ai commencé à voyager en Afrique et à voir ce qui se passait partout, dans les réunions internationales sur le paludisme. J’ai été marqué par le fait que quand on appelait les pays d’Afrique de l’Est par exemple, ce sont les Anglais qui venaient faire les présentations, et c’était la même chose presque partout. Je me suis dit que cela n’était pas possible, qu’il y avait quelque chose qui devait changer. J’ai commencé à faire le tour des pays et à organiser des activités de formation dans le cadre de la lutte contre le paludisme. Je formais déjà les gens au Sénégal quand j’étais dans le comité de pilotage du Programme de lutte contre le paludisme. Je faisais le tour des districts sanitaires pour former les infirmiers, les sages-femmes et les médecins. Pour moi, il était essentiel de former une masse critique d’Africains qui allaient parler pour l’Afrique. Et c’est pour cela que je suis resté plus longtemps que prévu.</p> Ibrahima Socé Fall (c) Tous droits réservés 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/72 Fri, 16 Dec 2022 00:00:00 +0000 Le CERFIG, une recherche africaine en santé d’excellence https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/73 <p>Le CERFIG est né de l’épidémie Ébola de 20142016, la plus importante de l’histoire de la Guinée.Le monde entier était au chevet du pays. L’un des éléments les plus frappants était qu’il n’y avait pas d’infrastructures pour héberger les projets de recherche sur l’épidémie. Ceux-ci ont donc été développés dans des équipements mobiles et des locaux loués pour la circonstance. Ce constat nous a conduit à penser qu’il fallait créer un cadre institutionnel pour que les infrastructures restent au service de la recherche après l’épidémie. Avec le professeur Éric Delaporte accompagné d’Alice Desclaux, Bernard Taverne, Jean-François Etard, Philippe Msellati et d’autres, nous avons bénéficié de l’appui financier de la Task Force France contre Ébola et finalement le centre a été rapidement construit et équipé dans une période d’urgence. C’est aujourd’hui l’un des centres qui compte dans le domaine de l’infectiologie, comme en attestent le nombre et la qualité de ses publications, sa participation au diagnostic des maladies à potentiel épidémique (Ébola, Covid…).</p> Abdoulaye Touré (c) Tous droits réservés 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/73 Fri, 16 Dec 2022 00:00:00 +0000 Brève histoire de la biopolitique au Sénégal. La mise en ordre hygiéniste de la société https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/74 <p>L’histoire de la médecine coloniale en Afrique est aussi celle de l’instauration d’un ordre politique et idéologique théorisé par les médecins coloniaux. Cette étude est une contribution à l’histoire de la traque des miasmes et des virus dans les lointaines contrées d’Afrique, considérée comme « le tombeau de l’homme blanc » et interroge les pratiques de la bio-politique et de la gouvernementalité associées à la mise en ordre des sociétés colonisées à travers les politiques de santé publique qui ont durablement laissé leur empreinte sur l’espace et les corps. La faiblesse de l’historiographie francophone autour des questions de l’histoire de la santé dans les possessions françaises d’Afrique a été pendant longtemps freinée par la justification de l’action médicale comme un bienfait justifiant l’entreprise coloniale et la mission civilisatrice de la France. S’interrogeant sur les interactions qui ont prévalu entre santé et colonisation, les auteurs anglophones font intervenir la nouvelle médecine en tant qu’acteur primordial de l’entreprise coloniale et estiment qu’on ne peut analyser l’une sans l’autre.</p> <p>Certains auteurs ayant abordé la question de la fièvre jaune expliquent son introduction en Afrique par le biais du commerce triangulaire des esclaves entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique. Face à la réputation d’insalubrité des colonies, la pacification biologique – plus que la pacification politique – était le préalable de toute œuvre de conquête. C’est au début du XX e siècle qu’une nouvelle politique tournée vers la protection de la population « indigène 1 » est mise au point.</p> <p>La politique sanitaire se tourne alors vers la question démographique. Devant la difficulté de soumettre les indigènes à l’hygiénisme, d’une part, à cause des quarantaines, des vaccinations obligatoires et des cordons sanitaires et, d’autre part, parce que les indigènes étaient considérés comme des réservoirs de virus où toutes les maladies contagieuses prenaient leur source, l’administration s’est progressivement résolue à une politique de mise à l’écart de la population dans des quartiers interdits aux Européens et assimilés. La recherche médicale s’est servie du corps des indigènes comme cobaye et ces pratiques du passé amplement documentées par les archives médicales ne cessent de revenir dans les discours des groupes opposés aux politiques de vaccination actuelles.</p> Adama Aly Pam (c) Tous droits réservés 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/74 Fri, 16 Dec 2022 00:00:00 +0000 Désaugmentation https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/77 <p>La série Désaugmentation de l’artiste photographe Elise Fitte-Duval constitue le fil iconographique qui parcourt ce numéro.</p> Élise Fitte-Duval (c) Tous droits réservés 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/77 Fri, 16 Dec 2022 00:00:00 +0000 Retourner sur le site de la revue journal.globalafricapress.org https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/80 <p>Retourner sur le site de la revue</p> <p><a href="https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/workflow/index/80/journal.globalafricapress.org">journal.globalafricapress.org</a></p> (c) Tous droits réservés 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/80 Mon, 19 Dec 2022 00:00:00 +0000 Planter, soigner, éclore : Myriam Mihindou, chamane du vivant https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/69 <p>Comment la pratique plastique et performative de l’artiste franco-gabonaise Myriam Mihindou peut-elle être à l’origine d’une réflexion sur le care ? Cet article répond à cette question par l’analyse de la vidéo La Robe envolée (2008), ainsi que de la série photographique Déchoucaj’ (2004-2006). Les « transperformances » représentées dans ces œuvres sont le moyen de guérir de blessures individuelles et collectives par des remèdes ancestraux venus de cultures traditionnelles animistes. Les conceptions du soin, des solidarités et de la nature que ces croyances venues d’Afrique composent, constituent un horizon réparateur dans lequel Myriam Mihindou puise pour percevoir des alternatives aux blessures contemporaines. Les œuvres étudiées constituent ainsi des espaces émancipateurs dans lesquels les corps s’affranchissent des injonctions politiques et sociales. En développant de nouveaux imaginaires dans lesquels les hiérarchies sont abolies, l’artiste produit ce que l’on qualifie d’« esthétique du care décoloniale ». Dans un contexte où les séquelles coloniales et esclavagistes sont constamment ravivées, cette mise en œuvre du care devient un acte politique au potentiel critique et thérapeutique.</p> Yasmine Belhadi (c) Tous droits réservés 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/69 Fri, 16 Dec 2022 00:00:00 +0000 Savoirs africains contre pandémie https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/78 <p>La Covid-19 n’a pas laissé le choix aux équipes éditoriales, elle s’est hissée en haut des priorités sans autre forme de procès, bouleversant les programmations des rédactions comme elle s’est imposée dans tous les domaines et à tous les acteurs.</p> <p>Elle soulève ou rappelle de multiples problématiques : la cohabitation entre humains, animaux, environnement et virus, la dispersion extraordinaire des choses et des êtres induite par la globalisation, les (dys)fonctionnements dans la gouvernance de la santé mondiale et des systèmes de santé, les inégalités de race, de classe, d’accès aux traitements, mais aussi à des infrastructures de recherche etc. Ces questions, mais aussi la magnitude de la pandémie et ses impacts multidimensionnels sont tels qu’il nous faut humblement, après d’autres, chercher à comprendre ce qui s’est passé dans le monde et sur le continent africain depuis décembre 2019. Inscrire nos questionnements dans le temps est une nécessité. Dans la longue durée de l’histoire, d’abord, car cette pandémie n’est ni la première, ni la dernière. Dans le temps présent et de manière prospective ensuite, cartous les cinq ans, nous dit-on, émergera une nouvelle pandémie, plus particulièrement une zoonose. Si cette prédiction est avérée – et elle l’a été sur la période 1976-2019 –, alors, à cause de l’effet de choc de la Covid-19, vivre signifiera négocier consciemment et constamment avec des virus et gouverner exigera de plus en plus de le faire sous la menace des effets des pandémies.</p> Global Africa (c) Tous droits réservés 2022 https://creativecommons.org/licenses/by/4.0 https://globalafricascience.org/index.php/globalafrica/article/view/78 Fri, 16 Dec 2022 00:00:00 +0000